ECONOMIE
advertisement
Front Page (p.1)
Politique (p.2)
Economie (p.3)
Economie (p.4)
Culture (p.5)
Culture (p.6)

 

email

ZAMBIE ET BOTSWANA: DEUX ATTITUDES FACE A L'AIDE

Au moment de son indépendance, la Zambie semblait avoir la voie toute traçée vers un avenir prometteur. Second pays le plus potentiellement riche d'Afrique, il était doté d'un gouvernement populaire, engagé dans la lutte contre la pauvreté, en plus d'énormes gisements de cuivre et d'une attention généreuse de la part des pays occidentaux donateurs de fonds.
Le premier président élu, Kenneth Kaunda mit en place un système de parti unique et nationalisa toute le production. Son administration décidait, à la place des paysans, de ce qu'il fallait semer ou non, racheter toutes les récoltes et les revendait à des prix exagérément subventionnés. Le Président Kaunda soutenait que les mines de cuivre constituait une source de revenus inépuisable, malgré la mauvaise gestion dont elle faisait l'objet.
Au milieu des années 70, les prix du cuivre s'effondre. Les donateurs étrangers se retirent. Et comme la politique économique de Kaunda allait de mal en pis, l'aide internationale s'accrut vers le milieu des années 70, jusqu'à 11 pour cent du produit national brut (PNB).
Les prets que le Fonds Monétaire International (FMI) accordait à la Zambie avaient beau etre assujetti à des réformes libérales, celles-ci étaient appliquées souvent à contre-coeur et fréquemment abandonnées avant terme. La communauté internationale, comme elle en a pris l'habitude, s'agite de toute part et réclame des élections démocratiques. Elles auront lieu en 1991 et Frédérick Chiluba est élu président. Comme par miracle, l'aide, qui s'était tarie pendant les derniers jours de règne de Kaunda, recommence à couler à flots. Le zèle mis par Chiluba à privatiser à tour de bras va bientot se heurter aux entreprises étatiques qui servaient de planque dorées aux anciens ministres de Kaunda.
Ainsi le pantouflage et la corruption allaient servir de freins à la politique du nouveau président de la meme manière que le socialisme l'avait été pour l'ancien.
Selon la banque mondiale, si l'aide internationale avait eu l'effet escompté sur l'économie de la Zambie entre 1961 et 1994, le revenu par tete d'habitant aurait été de plus de 20 000 dollars. En réalité il n'a atteint à la fin de cette époque que 400 dollars.

Le Botswana constitue le parfait contre-exemple en matière d'aide au développement. Voisin de la Zambie, ce petit pays était au moment de son indépendance en 1966, parmi les plus pauvres du monde. Peu de temps après son autonomie, les prospecteurs découvrirent d'énormes gisements de diamants. Mais contrairement à beaucoup de gouvernements africains, celui du Botswana n'allait pas dilapider ce qui constituait pour lui une véritable mine d'or. Les dollars tirés de l'exploitation des diamants servaient d'abord à créer des infrastructures dans l'éducation et la santé publique. Le secteur privé avait été doté de moyens financiers et d'un environnement psychologique propice à une croissance sans entraves. L'investissement étranger était bien accueilli. Les plans d'aide n'étaient acceptés que s'ils étaient viables ou en tout cas n'alimentait pas une fausse concurrence en s'ajoutant à d'autres affaires dans un marché saturé.
De 1966 à 1991 l'économie du Botswana se développa sans équivalent dans le monde ou presque. Il est vrai que ce pays à profiter d'un gouvernement honnete et compétent. Le budget du Botswana, qui a aboli les controles de change, est d'année en année en surplus et son PNB par habitant dépasse les 3000 dollars.
La raison pour laquelle l'aide à bien marché au Botswana et non en Zambie est simple. Le premier avait une bonne politique économique et était bien géré. Pour le second c'était tout le contraire. D'un coté on a un pays, petit certes, avec une inflation faible, un budget en surplus, un marché ouvert, des institutions solides avec peu de corruption, des lois effectives et une bureaucratie efficace. De l'autre, un grand pays, riche, avec toute les tares inhérentes à une gestion centralisée et autocratique. Leur niveau de développement inversement proportionnel à leur potentiel peut paraitre paradoxal. En fait, cela apporte la preuve qu'en matière de développement, l'aide, sous forme d'importantes masses d'argent sans controle, ne peut, seule, tout changer.

Front Page (p.1)Politique (p.2)Economie (p.3),  Economie (p.4),  Culture (p.5),   Culture (p.6)